Mairie de Gragnague

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Les différents maires

Maire et période

  • Arnaud DUFOUR de 1800 à 1808
  • Antoine DUCLOS de BOUILLAS de 1808 à 1810
  • SAINT-GERMAIN LAVALADE de 1810 à 1815
  • Jean-François DUCOUR de 1815 à 1816
  • Julien SAGET de 1816 à 1818
  • Jean-Baptiste de BERNARD de SEIGNEURENS de 1818 à 1823
  • Jean LARROQUE de 1823 à 1826
  • Jean-Baptiste de BERNARD de SEIGNEURENS de 1826 à 1831
  • Guillaume ALAUX de 1831 à 1835
  • François Mathieu Auguste AMOUROUX-VITAL de 1835 à 1840
  • Jean-Baptiste VERNHES de 1840 à 1848
  • François Mathieu Auguste AMOUROUX-VITAL de 1848 à 1852
  • Jean-Pierre LAVAL de 1852 à 1859
  • Adolphe Jean DUCLOS de BOUILLAS de 1859 à 1870
  • Antoine SAVY de 1870 à 1871
  • Gaëtan Marie Eugène DUCLOS de BOUILLAS de 1871 à 1912
  • Roger DUCLOS de BOUILLAS de 1912 à 1929
  • Marius BOYER de 1929 à 1945
  • Maurice PAYRASTRE de 1945 à 1971
  • Jean BARBE de 1971 à 1971
  • René PELISSIER de 1971 à 1983
  • Yves TOUZET de 1983 à 1995
  • Daniel CALAS 1995
L'histoire de la commune

L’histoire de notre commune  a, pour son origine ancienne, des points communs avec celle de Lavalette.

En 1247, l’évêque de Toulouse concède le fief de Gragnague à Bertrand Mauran. En 1247, Jean de Nogaret, qui règne déja sur Lavalette , acquiert la seigneurie.

A l’origine, la famille des NOGARET avec le premier ancêtre connu : Jacques de NOGARET, seigneur de Marquefave, anobli en 1372.

Et qui avait épousé Vitale de GARRIGUES qui lui avait apporté en dot les seigneuries “de Gragniague (ancienne orthographe) et de Roqueserrière”.

Un descendant Pierre de NOGARET partagea avec son frère Bertrand en 1405 (cf. l’histoire de Lavalette) la succession de leurs parents et reçut pour sa part lesdites seigneuries à la condition de payer à Arnaud d’AURIVAL, mari de leur soeur : Marguerite, le reliquat de la dot de celle-ci demeuré impayé.

Le fils de ce Pierre fait hommage des seigneuries à l’archevêque de Toulouse en 1454 et 1473.

Son petit-fils Pierre meurt en 1531 et l’on connaît son arrière petit-fils Philippe qui fait en 1562 un testament contenant une clause qui est bien de l’époque, car il charge son héritier de payer mille livres pour la rançon d’un Pierre de NOGARET (un parent sans doute) chevalier de St-Jean de Jérusalem, qui est prisonnier des Turcs.

Bien plus tard en 1673 on trouve encore un descendant Charles, cadet aux Gardes Françaises, mais qui semble être le dernier d’une famille qui s’éteint avec lui.

Entre temps la seigneurie et une partie de la justice furent vendues en 1563 et 64 à 
Raimond de BERAIL
, baron de Belcastel.

Il faut surtout se souvenir que l’histoire de cette seigneurie est dominée par celle de la famille DESPLATS, car son représentant  Bernard, “maître des ports et passages”, avait acquis partie des droits seigneuriaux dès 1577 (Les DESPLATS ont possédé le grand et bel immeuble au n° 45 de la rue des Tourneurs à Toulouse pendant 170 ans jusque vers 1739).

Son descendant Jean Pierre meurt en 1651 mais il laisse une fille Jeanne qui va épouser Jean de CAULET. Ce dernier hérite avec elle et de la seigneurie de Gragnague et de la charge de Président à mortier du Parlement de Toulouse qui était celle de son beau-père.

Cette famille est, en effet, une famille de parlementaires où l’on succède aux charges tenues par le père et c’est ainsi que le fils de Jean de CAULET, Guillaume, devient lui aussi Président à mortier en 1679 (il acquiert de plus la seigneurie de Gramont en 1705).

A son tour son fils Joseph a la même charge mais il meurt assez vite en 1742. Le dernier des CAULET, Tristan de CAULET, marquis de Gramont et capitoul de 1782 à 1790, sera emprisonné au moment de la Terreur et mourra dans sa prison.
Pour la petite histoire, indiquons qu’à Toulouse et à proximité des Ponts Jumeaux, les de CAULET avaient fait bâtir un charmant immeuble, “une folie” entouré d’un parc avec des arbres d’essence rare.

Jean de CAULET et surtout son fils s’employèrent à faire décorer la bâtisse que l’on appelait “le petit Gragnague”.
Ce “petit Gragnague” vendu en 1752 à François Joseph de PORTE-PARDAILHAN puis à un marchand de bois : Dominique ROQUE, a été le théâtre d’une partie des combats les plus âpres et les plus sanglants de la bataille de Toulouse en 1814 : les Anglo-Portugais voulaient, en effet, franchir le canal dans les parages – ce canal qui formait barrière et qui avait été renforcé par des palissades.

Les assaillants furent repoussés plusieurs fois dans la journée et ne purent dépasser cet obstacle.
Le “Petit Gragnague” en partie défiguré est actuellement le siège d’une école maternelle et de divers services.

Organisation des foires

Gragnague avait des foires renommées où se pratiquait en grand le commerce des cochons.

La commune possédait, en effet, une halle et une grande place et il est curieux de consulter le procès-verbal d’adjudication de cette Halle portant la date du 8 Janvier 1832 et de relire les clauses principales qui étaient imposées à l’adjudicataire pour l’utilisation de ladite Halle et la perception de droits de place alentour.

Avec son conseil municipal de l’époque, le Maire : M. Jean LARROQUE avait établi minutieusement les règles qu’il croyait devoir imposer et que l’expérience conseillait.

C’est ainsi que l’article premier est ainsi conçu : “L’adjudicataire aura le droit de percevoir le jour de la foire de chaque marchand, colporteur ou autres qui occuperont un certain espace de terrain dans l’intérieur ou l’extérieur de la Halle, savoir : dans l’intérieur 30 centimes par mètre carré et sur son pourtour et jusqu’à trois mètres du mur de ladite Halle : 15 centimes par mètre carré.

Dans l’article second il est fait obligation à cet adjudicataire de recevoir sous la Halle les charrettes de foin que le mauvais temps surprendrait mais il pourra percevoir pour cette occupation 25 centimes par jour et par charrette.

A l’article 4 il est prévu que pour la fête locale et pendant tout le Carnaval la jeunesse aura la faculté de danser sous la Halle sans avoir rien à payer au fermier.

Il est même prévu à l’article 8 que le fermier pourra exiger 10 centimes par mètre carré de quiconque étalera des marchandises “le long du chemin qui conduit à Marcel” et sur la place publique et cela le long d’une ligne tracée “par l’autorité la veille des foires”.

Cette adjudication eut lieu sur la mise à prix de 60 francs et le plus fort enchérisseur a été le nommé : Jean JOSEPH, propriétaire et tailleur d’habits, sur l’enchère de 62 francs 50 centimes.
Cette Halle a été démolie il n’y a pas très longtemps.

Fleur de Guimauve

Nous devons noter que la commune se signalait dans le domaine des adjudications par une adjudication absolument exceptionnelle et sans aucun exemple qui est celle de la “fleur de guimauve”.

L’an mil huit cent trente deux et le huitième jour du mois de Janvier dans la ville de Verfeil par devant Me PILLORE notaire Royal audit Verfeil.

A COMPARU :

M. Jean LARROQUE, Maire de la commune à Gragnague qui a dit qu’en conséquence de l’approbation par lui obtenue du Préfet de la Haute-Garonne le 3 Novembre dernier.

Du cahier des charges pour le renouvellement du bail à ferme de la perception de la fleur de guimauve qui se fait annuellement sur la partie du Communal appelée la Motte.

Il a fait faire les publications et affiches pendant 15 jours entiers et consécutifs annonçant l’adjudication du bail dans la salle de la Mairie dudit Gragnague le Dimanche premier du courant sur la mise à prix de vingt francs par année aux clauses et conditions suivantes approuvées comme dit par le Préfet :

  • Article 1 : L’adjudication se fera publiquement à la chaleur des feux au plus offrant et dernier enchérisseur, dans la salle de la maison commune au jour indiqué sur les affiches.
  • Article 2 : le fermier ne pourra prendre que la fleur de guimauve qui croîtra sur la partie de la Motte qui se trouve située entre la grande Nauze et le bassin du moulin à eau et sous aucun prétexte il ne pourra arracher les racines de la plante.
  • Article 3 : le fermier ne pourra empêcher le forgeron de la commune de prendre les racines de guimauve dont il aura besoin pour des remèdes.
  • Article 4 : le fermier ne pourra empêcher le Conseil Municipal ou toute autre autorité compétente de pratiquer sur le terrain où croît la fleur de guimauve, des Nauzes n’importe leur grandeur et leur nombre : c’est une réserve expresse la commune désirant assainir cette partie de terrain et y faire par la suite une plantation de peupliers.
  • Article 5 : le fermier n’étant propriétaire que de la fleur de guimauve ne pourra empêcher les habitants d’y conduire leurs bestiaux – les cochons exceptés – que dans les mois de juillet, août et septembre : temps dans lequel il récolte la fleur.
  • Article 6 : le bail sera d’une année à compter du 31 octobre.
  • Article 7 : la mise à prix sera de vingt francs payé d’avance de six mois en six mois ce qui servira de caution.

Signalons pour en finir que l’adjudicataire fut Bertrand AMOUROUX de Gragnague pour le prix de 21 francs et il fallut encore faire approuver tout cela par le Préfet.

 

La mairie

Origine du nom : de l’occitan garan aiga, “grandes eaux”, car à Gragnague, el Girou n’était pas canalisé et débordait facilement.

C’est début 1900 que la place commence à ressembler à ce qu’elle est aujourd’hui.

Le conseil municipal et son maire, M. Eugène Duclos de Bouillas, décident l’expropriation d’une parcelle appartenant à M. Magnac pour l’agrandissement de la «petite place publique».

En 1903, le préfet demande à la commune de prévoir la construction d’un groupe scolaire.

En 1905, après de longues tergiversations, le choix de l’emplacement se porte sur la partie nord-est de la place.

En 1908, la Mairie et le groupe scolaire sont construits.
L’ensemble comprend dans la partie centrale une salle pour les séances du conseil municipal, des logements pour chacun des maîtres, et de part et d’autre, une salle de classe pour les filles et une salle de classe pour les garçons.
A l’arrière, deux cours de récréation, deux préaux et des toilettes.
Au cours des années suivantes, des marronniers furent plantés .

La place doit son nom à la famille Bellegarde.
Ce nom de famille est associé à la commune de Gragnague dès 1659, année où Guillaume de St Lary-Bellegarde, seigneur de Saintrailles, hérite de son père Antoine des terres de Gragnague et d’Andax.
François Léopold Bellegarde de Saintrailles né le 9 mai 1833, militaire de carrière, capitaine, officier de la légion d’honneur, décédé le 26 janvier 1912, est le dernier Bellegarde connu.

Jusqu’en 1943, des «legs Bellegarde» étaient décernés annuellement et récompensaient financièrement des Gragnaguais méritants : prix du meilleur élève garçon, prix de la meilleure élève fille, prix du meilleur administré homme, prix de la meilleure administrée femme.

Sur la place se trouvait également une halle démolie dans les années cinquante et pont-bascule qui servait au «poids public» : pesage des bestiaux, charrettes de foin, paille, bois… Il fût construit en 1891 et démoli en 1966 car il n’était plus utilisé.

Edouard Debat-Ponsan

Portraitiste, peintre d’histoire et de scènes de la vie paysanne
Peintre de la vallée du Girou

Edouard Debat-Ponsan, artiste peintre, élève de Cabanel, est célèbre pour ses portraits de la grande bourgeoisie et des hommes politiques, ses peintures inspirées de l’Antiquité et ses scènes de la vie paysanne.

De 1880 à 1900, il passe des vacances dans la propriété familiale de la Préousse (lieu dit «Preusso» d’après le cadastre de 1835, point dominant le ruisseau de Restos qui se jette dans le Girou), située à Gragnague.
Durant cette période, il peint des portraits intimistes, des paysages et des scènes de la vie rurale.

Il occupe une place de choix dans ce genre très en vogue à l’époque, aux côtés de Gustave Courbet, de Rosa Bonheur…

Sa pratique quotidienne et spontanée de la peinture lui sert d’étude préparatoire pour des toiles qu’il compose à Paris.

Ce sont des « morceaux de campagne croqués sur le vif sur de petits panneaux, couvercles ou fonds de boîte à cigare » : Scènes de vendanges à Gragnague, Le Girou dans la plaine de Gragnague, L’église de Gragnague.

Il expose régulièrement en France et à l’étranger (Salon des Champs-Élysées, de Pau, Bordeaux, Toulouse, Tours, internationales de Philadelphie, Saint-Louis…). « Ce sont les paysanneries qui le popularisent », il vend ses toiles à des particuliers ou des musées (Musée des Augustins de Toulouse).

Le 30 mars 1932, la ville de Toulouse donne le nom d’avenue Debat-Ponsan à l’ancien chemin de ronde de l’Octroi dans le quartier des Amidonniers.

Républicain, ancien combattant de la guerre de 1870, il s’engage dans la lutte pour la réhabilitation du Capitaine Dreyfus, ce qui le conduit à rompre avec sa famille en 1889.

Au Salon de 1898, il expose La vérité sortant du puits, tableau manifeste des défenseurs d’Alfred Dreyfus, qui sera offert en souscription à Émile Zola (conservé au Musée d’Orsay Paris).

De 1894 à 1907, il participe au programme décoratif des galeries et salles de l’Hôtel de ville de Toulouse. Il y réalise quatre compositions dans la salle des Illustres et celle du conseil municipal, dont La Garonne et l’Ariège dévalant les Pyrénées courent arroser Toulouse, un plafond sur le thème de l’allégorie des arts, ainsi que La visite au sculpteur qui reconstitue la visite supposée du cardinal Loménie de Brienne au sculpteur François Lucas, en 1775, sur le chantier du bas-relief du port de l’Embouchure à Toulouse.

Le domaine

Le domaine de Préusse (ou Preusso) situé en bordure de la voie ferrée, etait la propriétè de la famille Debat-Ponsan.

Les batiments ont ètè démolis lors de la construction de l’autoroute Toulouse/albi.

Nous pouvons vous conseiller un magnifique ouvrage: ecrit par Monsieur Paul Ruffié”Debat-Ponsan, Toulouse 1847 – Paris 1913 aux éditions Privat.

Ce livre est éventuellement disponible au Musée du Pays Vaurais à Lavaur.

Le Petit Gragnague

La famille de CAULET était une famille de parlementaires aux charges héréditaires.
C’est ainsi que le fils de Jean-Georges de CAULET, Guillaume, devient lui aussi Président à Mortier en 1679 (il acquiert de plus la seigneurie de Gramont en 1705).

A son tour, son fils Joseph a la même charge mais il meurt assez vite en 1742.

Le dernier des CAULET, Tristan de CAULET, marquis de Gramont et capitoul de 1782 à 1790, sera emprisonné au moment de la Terreur et mourra dans sa prison.

Pour la petite histoire, indiquons qu’à Toulouse, à proximité des Ponts Jumeaux, la famille CAULET avait fait bâtir un charmant immeuble, une « folie » entourée d’un parc avec des arbres d’essences rares.

Jean de CAULET et surtout son fils s’employèrent à faire décorer la bâtisse que l’on appelait “le petit Gragnague”.
Elle fut vendue en 1752 à François Joseph de PORTE-PARDAILHAN puis à un marchand de bois.

Le “Petit Gragnague” en partie défiguré, abrite actuellement le siège une école maternelle et de divers services.
Il semblerait que les deux bâtisses (Petit Gragnague et la Mairie de Gragnague), bien que ne datant pas de la même époque, ont été inspirées du château de Gragnague situé sur la place actuelle (place Bellegarde).

Le Chateau de Degres

Le site a été occupé, probablement depuis le Moyen Age, par une église dédiée à Saint Sernin et par un cimetière.

Ils sont mentionnés dans les plans du cadastre du début du XVIII siècle, ainsi qu’un château, démoli pour l’essentiel et reconstruit au XVIII siècle sur le flan de la colline dominant le Girou.

Comte Jean Baptiste de Bernard de Seigneurens, Seigneur direct de Lastens et Pugnères né en 1770 à Pugnères (fils du Comte Jean Joseph de Bernard de Seigneurens, Seigneur de Moulinac (entre Belcastel et Teulat) et de Demoiselle Marie de Nohic).

Il épouse Demoiselle Elisabeth Joséphine de Virvent de Rouaix. Il était propriétaire du domaine de Rondule à Lastens et du chateau de Degrès à gragnague.

Il fut nommé par les habitants de Gragnague Capitaine de dragons à l’époque des levées en masse. Napoléon Ier lui conserva son grade pendant la campagne d’Allemagne.

Rentrant d’Italie, étant souffrant en 1814, il fut nommé Inspecteur des vivres des hôpitaux et des armées d’Italie. A cette époque, il fit agrandir le château de Degrés à Gragnague où il se fixa.

Maire de Gragnague en 1820 /1825, il conserva ces fonctions d’adjoint au maire et conseiller municipal jusqu’en 1832, malgré son refus en 1830 de prêter serment à Louis Philippe, roi des Français.

Il fut avec M. de Viguerie (médecin de Toulouse) l’un des premiers qui introduisirent dans le Midi la race des bêtes à corne dites de Naz.

En 1833, trouvant que les prairies artificielles n’étaient pas suffisantes pour son troupeau de bêtes à laine qui se composait de plus de six cents bêtes de Naz.

Il vendit le château de Degrés 375 000 FR à la famille Bazelaire de Boucheporn (dont le représentant le plus célèbre est le général qui défendit victorieusement la rive gauche de la Meuse au cours de la bataille de Verdun, en 1916).

Et il fit l’acquisition du château de Jourdan, propriété dans les Landes et l’autre dans le Gers.

Cadastre de 1707 à nos jours

Plan du Terrier Seigneurial de CAULET en 1707

Le centre du village de Gragnague.
Le chateau se situait à la place de la mairie.

 

 

 

 

 

 

Vue rapprochée du Plan du Terrier Seigneurial de CAULET en 1707

Le château de Jean-Georges de CAULET puis de son fils Guillaume, Seigneurs de Gragnague.

 

 

 

 

 

 

Plan cadastral dessiné par Maître Saurrines en 1771

Le château de Joseph de CAULET, Seigneur de Gragnague. (Petit-fils de J-Georges)

 


L’ancien cadastre, dit cadastre «Napoléonien» – 1836

Le château a été démoli en 1793.

 

 

 

Cadastre 2007

Le centre de Gragnague.

 

L'Eglise Saint-Vincent

Visitez notre site www.eglisedegragnague.fr

L’Eglise
L’Eglise Saint-Vincent de Gragnague a été bâtie à l’emplacement de la chapelle du château de Gragnague construit au XVIIe siècle et détruit en 1793.

Une ancienne chapelle (Saint-Vincent) existait, près du cimetière (d’où le nom du lieu dit du cimetière), brûlée en 1570 par les huguenots lors des guerres de religion.

Le clocher mur de l’église, dont la restauration a été confiée au cabinet d’architecte Idées A à la Salvetat Lauragais (31 460), abrite trois cloches, repérées I, II et III.

Les principales caractéristiques de ces trois cloches sont :

Cloche 1

Cloche moyenne, une anse brisée, nettoyée, patinée et réaccordée, remontée, avec joug, axe et portées refaits par France Carillons à Hérépian (34 600).
Fondeur : Louison à Toulouse (1842).
Diamètre à la base 753 mm, masse 279 kg, note fondamentale do

Cloche 2

Grosse cloche, en place, avec joug, axe et portées refaits par France Carillons.
Refondue en 1939 par le fondeur Vinel à Toulouse, à l’occasion du jubilé sacerdotal de l’abbé Lestrade.
Diamètre à la base 849 mm, masse 355 kg, note fondamentale la3 (431,5 Hz) (2 échantillons prélevés en positions haute et basse (2H & 2B) le 09/06/2008).

Cloche 3

Petite cloche (1895), défectueuse au timbre «fêlé», irréparable, sera exposée dans l’église, après la fin des travaux de restauration. Diamètre à la base 580 mm, note fondamentale mi4.
Elle a été remplacée par une cloche neuve exécutée par le fondeur Cornille-Havard à Villedieu les Poëles (50 800).
Elle a été baptisée (Sainte-Bernadette) le 12 juillet 2008 par Mgr. Robert Le Gall, Archevêque de Toulouse.
Diamètre à la base 617 mm, masse 160 kg, note fondamentale mi4, composition : cuivre 78 %, étain 22 %, aucun autre métal ajouté volontairement.

Cloche 4

Enfin une autre cloche, provenant de la chapelle de l’ancien château de Caulet et datant de 1405.
Inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques en 1923 (MH PM31000268).

Elle ne porte aucune inscription lisible, diamètre à la base 280 mm, sera exposée à côté de la cloche III d’origine.

ACOUSTIQUE

Lorsqu’elle est mise en vibration par un choc, la cloche fournit une note fondamentale (en principe d’autant plus grave qu’elle est grande) accompagnée d’une série de sons secondaires (harmoniques) appelés partiels, très perceptibles à l’audition des sonneries.

Si elle correspond à celle prévue avant la fonte, on dit que la cloche est juste.

L’intensité et l’accord des partiels avec la note fondamentale déterminent la qualité du timbre : doux, grave, clair, agréable ou désagréable.
C’est en quelque sorte la signature sonore de la cloche.

Le timbre de la cloche est classiquement composé de 5 partiels audibles à l’oreille, dont la particularité est de former un arpège mineur. Lorsque les partiels sont accordés, on dit alors que la cloche est consonante.

Ces partiels n’ont ni la même intensité, ni la même durée. En général, plus le partiel est aigu, plus il s’éteindra rapidement. A distance, l’oreille n’entendra que la note recherchée, appelée fondamentale ou note au coup.

L’accordage est la technique qui permet, par enlèvement de matière à l’intérieur de la cloche, à des niveaux particuliers, d’accorder celle-ci, afin de corriger la hauteur de la note fondamentale, mais aussi des premiers partiels. L’accordage d’une cloche ne se fait qu’une fois pour toute à la fabrication. La cloche est un instrument qui ne se désaccorde pas… !

Pour ceux qui écoutent les cloches de notre église et qui ont «l’oreille musicale», une analyse du son des cinq partiels les plus bas d’une cloche dont la note fondamentale est do4, donne les notes suivantes :

Hum (octave inférieur) do3
Fondamentale do4
Tierce mineure mi bemol4
Quinte sol4
Octave supérieur do5

Le hum (ou bourdon) est le partiel le plus grave qui donne un son bourdonnant. Il est facilement identifiable à l’oreille.
Désormais, chacune des cloches de Saint-Vincent est accordée et les trois cloches donnent l’accord la do mi !

Restauration des cloches

MECANIQUE

Outre l’accordage de l’ensemble des cloches, celles–ci sont désormais supportées par des jougs neufs dont la forme est pratiquement symétrique du profil des cloches.
Le bois utilisé est un bois tropical, le tatajuba ou bagasse (Bagassa guianensis) originaire de Guyane ou du Brésil, de couleur jaune, imputrescible et dense (0,8 g cm-3) ; les portées sont des portées à billes, étanches.
Les cloches peuvent être sonnées à la volée ou tintées grâce à un mécanisme à commande électronique.

Analyse du bronze des cloches de Gragnague

La métallurgie du bronze s’est développée tout d’abord au Moyen-Orient, dans le Croissant Fertile au IVe millénaire av. J-C.
En Chine, sous la dynastie Shang (1700-1100 av. J-C.), elle atteint un niveau technologique et artistique exceptionnel. C’est aux chinois qu’on attribue l’invention du bronze à cloches.
Ce bronze est un alliage de cuivre et d’étain (22 à 24 % d’étain). Sa température de coulée est de 1180 °C.

Le temps de solidification dans le moule est de l’ordre de 5 h, afin d’obtenir une structure métallurgique particulière qui va donner à l’alliage sa rigidité, sa résistance mécanique, mais surtout ses propriétés acoustiques si remarquables. Il est de couleur jaune très pâle. Exposé à l’air extérieur et aux intempéries, il se recouvre progressivement d’une couche de patine dans les nuances « vert bronze ».

A l’occasion de cette opération de restauration il a été possible d’effectuer une analyse des bronzes constitutifs des différentes cloches
Elle a été effectuée par David Bourgarit du Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF) Paris, en mettant en oeuvre un accélérateur de particules (AGLAE).

La méthode d’analyse élémentaire utilisée est appelée PIXE (Particle Induced X-ray Emission).Elle consiste à irradier l’échantillon avec un faisceau de particules accélérées, en l’occurrence des protons (H+) d’une énergie égale à 3 MeV, à recueillir à l’aide d’un détecteur approprié les photons X émis lors de l’interaction entre ces particules et les atomes constitutifs de l’échantillon, puis à effectuer la spectrométrie de ces photons.

Chaque élément a une signature particulière. Par calcul, on en déduit la composition élémentaire de l’alliage analysé.
Résultats des analyses Composition chimique élémentaire (en % massique) du bronze des cloches de l’église Saint-Vincent de Gagnague.

NB. : pour la cloche III nouvelle, on a indiqué les informations transmises par le fondeur.

Ces résultats appellent les commentaires suivants :

Quelle que soit la date de fabrication (1405, 1842, 1895 ou 1939), le métal mis en oeuvre ne varie que très peu, aussi bien au niveau des éléments d’alliage (Sn et Pb) qu’au niveau des impuretés.

Ainsi il s’agit toujours d’un bronze dont la teneur en étain est comprise entre 20 et 24 %.

Seule variation, la teneur en plomb : autour de 2-3% pour les 3 cloches les plus anciennes, elle passe à 6% pour celle de 1939.

Les impuretés principales sont très similaires. On remarquera toutefois des particularités :

  • la cloche IV (1405) se démarque par sa faible teneur en soufre et sa relativement forte teneur en bismuth (0,1%),
  • la cloche III (1895) affiche une teneur en antimoine particulièrement élevée (1.3%) et une teneur en sélénium qui dépasse la limite de détection (0,05%) ; inversement, sa teneur en zinc est faible (<0,04%),
  • la cloche I (1842) est faite du métal le moins pur : 1% d’arsenic et de zinc, 0,6% de soufre, 0,3% de ferD’une part, la composition des bronzes est très commune, et constitue un « standard » depuis au moins le bas Moyen Age.
    Quant aux teneurs en plomb, on remarquera une contradiction avec les textes de Biringuccio (1572) :« Et si vous desirez le son de votre cloche estre plaisant, vous l’alierez avec bon estain, qui ne tienne aucunement du plomb ».

On constate qu’elle est loin d’être négligeable et oscille entre 2-3% (ce qui a été également trouvé à Montbrison, Montmajour et Digne), pour atteindre plus de 6% dans la cloche de 1939.

D’autre part, les impuretés présentes, tant qualitativement que quantitativement, sont très communes. Il est difficile de ce fait de discuter de l’origine du cuivre utilisé.
Toutefois, on remarquera la teneur particulièrement élevée en bismuth sur la cloche de 1405, cet élément chimique étant plus discriminant que les autres.

Or du bismuth est présent en quantité relativement importante dans des minerais de cuivre du Sud du Massif Central, si bien que certains objets protohistoriques dont la production languedocienne locale est attestée affichent des teneurs en cet élément comparables à celles trouvées dans la cloche.

On peut donc au moins citer comme source possible de métal pour cette cloche , du cuivre du Massif Central, d’autant que le reste de la signature géochimique (notamment argent, antimoine et arsenic) est compatible avec cette origine.

Remerciements

Jean Boutaine qui est à la base de cette présentation, Denis Bassi (conseiller municipal de Gragnague), David Bourgarit (C2RMF) et Jean-Pierre Cazarré (France Carillons) ont permis d’enrichir et de valider ces informations. Qu’ils en soient remerciés !

 

 

Les fusilles du bois de la reule

27 juin 1944

Le 27 juin 1944, seize résistants sont extraits de la prison Saint-Michel de Toulouse pour être emmenés, par un peloton de nazis SS de la division Das Reich, dans le bois de la Reulle, situé au sud de notre commune, juste en limite de la commune de Castelmaurou.

Munis de pelles et de pioches, les nazis leur demandent de creuser leur tombe.
Profitant d’un événement inattendu qui troubla la vigilance des sentinelles, un résistant, Jaïme Sodevila, réussit à s’échapper. Blessé au genou par une balle de mitraillette, il passa une partie de la nuit blotti dans le bois dans un roncier qui lui servi de cachette. Au petit matin il trouva refuge dans une ferme où il fut soigné.

Les 15 autres résistants ont été fusillés et enterrés sommairement sous le contrôle du lieutenant SS Anton Philipp.

En septembre 1944, sur les indications de J. Soldevila, les corps des 15 fusillés furent extraits du charnier par des soldats allemands prisonniers.

Dix corps furent identifiés immédiatement par leur famille en 1944. Les cinq inconnus furent exhumés dans un cimetière de Toulouse. En 1990, les 5 corps sont rapatriés dans un caveau dans le cimetière de Castelmaurou.

Début des années 2000, sous l’égide de Georges MURATET passionné d’histoire à Castelmaurou, un groupe de bénévoles se crée afin de reconstituer l’histoire.

Grace à des analyses ADN, 3 corps ont pu être identifiés. En 2012 : Major aviateur de l’armée Belge, Charley de Hepcée. En 2013, Marcel Joyeux. En 2014, Pierre Cartelet.

En 2014, création de : « Association du Groupe de recherches des fusillés du Bois de la Reulle Gragnague – Castelmaurou »

Site internet de l’association : les-fusilles-du-bois-de-la-reulle.fr

Deux autres inconnus restent à identifier…

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